Comment dire et Célébrer la Foi Chrétienne dans un langage et des gestes contemporains

Nécessité d’inventer régulièrement des credos actuels, des credos personnalisés, en fonction du groupe présent, même si c’est pour une seule fois. Ne pas nous enfermer, même dans un nouveau rite : accepter de varier les rites, avec ou sans prêtre, avec ou sans la parole officielle de l’Eucharistie. Nécessité de parler entre nous, de partager nos vies, nos préoccupations. Les rencontres des communautés nouvelles ne sont plus des communautés géographiques (les paroisses), mais des réseaux de connaissances, d’amis.

Articulation avec les autorités ecclésiales :

Pour les uns cette articulation est nécessaire, pour d’autres elles ne l’est pas. Comment vivre une Église nouvelle, mais aussi variée ?

Dire et célébrer la foi dans un langage et des gestes contemporains

Le symbole des apôtres n’est pas une expression audible aujourd’hui : 8 personnes sur 15 ne peuvent plus le dire. Invitation à rédiger notre propre credo, c’est prévu dans la démarche catéchuménale pour les jeunes et les adultes. Avec le groupe ACI, je vais à la messe de temps en temps, mais le credo, je ne peux pas le dire, c’est un mythe, de même le mot « sacrifice » de Jésus offert au Père, à la messe… Pourquoi, dans nos célébrations, ne change-t-on pas de langage, le credo, le Notre Père ?… Il faudrait donner la double signification, c’est concrètement impossible. Dans notre communauté de base on ne dit pas le credo mais on dit notre foi dans le partage de la parole. Ce qui est important, c’est la parole… Ce que je trouve dommage, c’est que l’on fige une expression de la foi. Ma foi, je l’exprime en fonction de la parole que je viens de recevoir. Ce qui me plaît c’est qu’on est tous différents. Pour nous, protestants, la Parole est une nourriture à part entière. La vocation baptismale contient la vocation presbytérale. L’essentiel est de célébrer d’abord et avant tout la vie, d’où la mise en valeur des enterrements, du mariage, des célébrations dans les prisons,… et aussi (mais bien moins souvent) des baptêmes. Que fait-on de notre engagement du baptême en face de la justice et de l’intelligence de la vie ?

Témoin de 40 ans de vie dans une paroisse libre : partage de la parole, Eucharistie avec prêtre puis sans prêtre. Pour se nourrir de la célébration, il faut aussi se fonder théologiquement chez Joseph Moingt « Dieu qui vient à l’homme », une pratique qu’il qualifie de normale. Il propose une célébration « privée » que le sacerdoce des fidèles permet, « c’est un pouvoir et un devoir… »

Recommandations

Que les réseaux du Parvis demandent publiquement à toutes les autorités des Églises chrétiennes de ne pas se contenter de reconnaître qu’il y a des célébrations anciennes (en latin), mais de reconnaître aussi qu’il y a des communautés nouvelles qui célèbrent leur foi dans un langage, avec des gestes, et des rites exprimant leur façon de vivre. Que les Réseaux du Parvis soient à l’origine de communautés chrétiennes nouvelles, qu’ils prennent des initiatives en ce domaine.

Célébrer

C’est, à partir de la réalité de nos vies,

Exprimer symboliquement du sens

En référence au vécu de l’Évangile…

Célébrer, c’est fêter dit le petit Larousse…

C’est d’abord un temps de préparation

Où le désir de célébrer est moteur.

Le temps de préparation est temps de partage

Pour chacun

Pour partir de la vie

Rechercher de la signification

Proposer des textes,

Des gestes symboliques

Qui expriment le vécu

Amplifient le sens

Par l’imaginaire et le symbolique…

Qui ouvre des imaginaires

Vers une autre dimension…

La préparation du lieu est importante

Pour créer un autre espace, un espace

qui évoque, qui parle…

Donner l’envie de la rencontre, du partage…

Un espace beau et convivial

Qui donne l’envie d’une parole libre

Intense, ancrée dans la vie de chacun…

Les thèmes sont variés, selon la sensibilité

de ceux qui préparent

Selon les événements.

Le temps d’échange, de partage est privilégié

Ce temps est assez long pour que la vie

d’aujourd’hui puisse émerger…

Textes et poèmes

Prolongent la réflexion

En faisant du lien avec les expressions

de chacun

Intérioriser… Rendre festif…

La Présence de Jésus de Nazareth Vivant

Est symbolisée par le partage :

Partage de nos vies, partage de la parole

Partage des signes : pain et boissons à partager.

Ce n’est pas chosifier une présence

Mais la reconnaître dans nos vies

Dans nos expressions, nos désirs, notre espérance

Comme un appel à vivre, à devenir, à être présent

Comme accueil de la parole de l’autre

En recherchant ce qui anime la profondeur

de notre humanité.

Un lien avec les absents, les autres communautés

Est signifié

Pour dire que nous ne sommes pas seuls,

Nous sommes reliés aux autres

En recherche de fraternité, d’humanité, de partage…

À l’origine, la fraction du pain symbolise

une Présence dans le Partage.