Hé oui ! L’étudiant étranger est une richesse !
À la suite du projet de loi « immigration, intégration, asile », nous souhaitons témoigner que les débats actuels font peser une trop lourde charge psychologique sur les étudiants étrangers extracommunautaires. Nous constatons dans nos cercles étudiants, à l’université ou ailleurs, qu’ils se sentent de plus en plus rejetés, voire stigmatisés.
Être étudiant étranger était déjà un parcours semé d’obstacles et de nombreux frais.
Avec la mise en œuvre de certains articles ou amendements de ce projet de loi, la vie quotidienne des étudiants en serait altérée :
➔ Psychologiquement (stress de la réussite, diminution de l’accès à la santé, sentiment de rejet etc.)
➔ Économiquement (la limitation de l’accès à l’emploi et aux aides au logement, caution supplémentaire à l’arrivée en France etc.)
➔ Administrativement (accès et difficulté de renouvellement de la carte de séjour etc.)
Cela conduit à une insécurité pour réussir ses études : peur de l’introduction de règles qui limiterait la vie et les projets des étudiants étrangers extracommunautaires. Est-ce ce message que l’on souhaite leur transmettre ?
Pourtant comme dans d’autres domaines, ils participent largement au fonctionnement et au dynamisme de l’enseignement supérieur : 40% des étudiants en doctorat sont étrangers (source Campus France).
Autour de nous, les chargés de travaux dirigés sont souvent des étudiants étrangers, payés en fin de semestre, ils assurent pourtant des cours essentiels à tous les étudiants.
Leur participation ne se limite pas au domaine universitaire, nous avons tant d’exemples : bénévoles associatifs, faisant fonction d’interne à l’hôpital, pompiers volontaires, services civiques etc. A cet égard, les étudiants étrangers participent aussi au fonctionnement de notre société.
“J’étais étranger et vous m’avez accueilli” (Mt 25,35b).
En proposant ce projet de loi, quelle société souhaitons-nous bâtir ?
Une société du repli sur soi, close derrière murs et barbelés ou “une mosaïque d’espérance”? N’est-ce pas le pari de la rencontre qui permet à toutes sociétés de s’ouvrir et de progresser ?
N’ayons pas peur d’ouvrir notre horizon à un avenir de rencontres et d’échanges mutuellement fructueux.
Notre pays n’est-il pas celui de la fraternité ? Celui des droits de l’Homme où “toute personne a le droit à l’éducation« , où “l’accès aux études supérieures doit être ouvert en pleine égalité à tous en fonction de leur mérite” (Art 26 DUDH) ?
En ce temps de l’avent, temps d’accueil et de partages mutuels, nous rédigeons ce texte avec le souhait d’étendre une invitation à la société. Une invitation à considérer l’autre comme un don, une richesse, un apport.
A changer notre regard et à refuser tout discours qui enclenche une haine en nous envers l’autre peu importe son origine.
Nous réaffirmons comme le dit la chanson “que savoir [est] un grand trésor, que tous les moins que rien [n’ont] pour s’en sortir que l’école et le droit qu’a chacun de s’instruire” (Changeait La Vie par JJ Goldman) pour changer la vie et construire un monde de fraternité.
Alors cessons de considérer l’autre comme une menace. L’autre est un plus, pour notre société, notre avenir !
L’Equipe Nationale de la JEC, le 18 décembre 2023
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