Communiqué de la JEC suite aux attentats de Bruxelles
Communiqué de la JEC
suite aux attentats de Bruxelles
Dimanche 13 mars, dix-neuf personnes, dont seize civils, étaient assassinées dans la station balnéaire de Grand-Bassam en Côte d’Ivoire. Ce samedi, c’est un attentat-suicide qui a tué quatre personnes dans une rue d’Istanbul en Turquie. Et ce matin, trois explosions à Bruxelles ont coûté la vie à au moins trente et une personnes. Alors que la guerre continue de faire rage en Irak, en Syrie et en Ukraine, que des groupes extrémistes cherchent à terroriser les populations en Tunisie, dans la région du Lac Tchad ou encore en Afghanistan, nous ne pouvons que constater, impuissants et horrifiés, les ravages de l’intolérance et de la volonté de domination. Une nouvelle fois, c’est la jeunesse et les valeurs de liberté qu’elle incarne qui ont été visées par ces lâches attaques. Nous adressons nos plus sincères condoléances aux proches des victimes mais aussi à tous car, au travers de ces drames, c’est toute l’Humanité qui porte le deuil.
Depuis les attentats du 13 novembre, nous avons pu réaliser à quel point la vraie difficulté dans la lutte contre le terrorisme était de ne pas devenir ce contre quoi nous combattions, de ne pas nous laisser corrompre par une lutte initialement noble mais qui peut rapidement se transformer en vendetta. Car que valent nos démocraties si elles suspendent durablement les libertés fondamentales pour abattre un ennemi qui n’en demandait pas tant ? Que vaut la coopération internationale contre le terrorisme si dans le même temps les Etats se renvoient la responsabilité par déchéances de nationalité interposées ? Comment imaginer un avenir heureux pour tous quand nous refusons de voir que la misère à notre porte constitue les menaces de demain ? Des réponses légales, légitimes et humaines existent.
Si un renforcement du renseignement et des moyens policiers semble aujourd’hui incontournable pour prévenir les attentats, ces réponses n’interviennent que lorsqu’il est déjà trop tard et que la rupture est consommée. La vérité, c’est que l’extrémisme et la violence constituent pour beaucoup un refuge commode dans une société malade qui ne parvient pas – ou plus – à répondre aux attentes et aux craintes de ses membres (chômage, déclassement, perte d’identité, …). De toute urgence, il nous faut proposer un projet de société inclusif et démocratique pour combattre le communautarisme qui entraîne le rejet de l’autre et le reniement de nos valeurs. Nous voulons d’une Europe qui préfère construire des ponts plutôt que des murs, d’une France à nouveau patrie des Droits de l’Homme et d’une société ouverte sur son avenir, non cramponnée à son passé. Et après ce cauchemar éveillé, on se prendrait presque à rêver…
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