Écrit par Les Réseaux du Parvis
Vendredi, 21 Novembre 2008 15:11
Etranger Soi-même.
 » L’étranger qui réside avec vous sera pour vous comme un compatriote et tu l’aimeras comme toi-même car vous vous avez été étrangers au pays d’Egypte.  »
J’ai choisi ce texte du Lévitique parce qu’il intègre et intercale l’amour du prochain, entre l’exhortation à l’hospitalité et le souvenir d’avoir été étranger.
Voici la pointe : le souvenir justifie l’hospitalité ; le  » car  » et en outre le
 » comme « , comme un compatriote, comme toi-même, lient l’hospitalité au commandement d’amour.
Ma question, mon problème n’est pas du tout un problème d’exégèse mais de savoir ce que signifie pour nous aujourd’hui  » faire mémoire d’avoir été
Etranger ».
Ce n’est pas nécessairement, ni même essentiellement faire mémoire d’événements réels. Il s’agit d’une mémoire symbolique par laquelle nous intériorisons la condition effective d’étranger, d’où le titre que j’ai proposé : » Etranger soi-même « .
En mettant au centre le terme  » étranger « , je voudrais protester contre la réduction trop rapide dans l’imaginaire public actuel de l’étranger à la notion d’immigré, lequel est une des figures, hélas la plus voyante, de l’étranger mais qui n’est qu’un visiteur contraint à louer sa force de travail parmi nous.
Et dans l’imaginaire public nous passons donc de l’étranger à l’immigré puis de l’immigré à l’immigré clandestin au marginal. Et, soit dit en passant, c’est le méfait majeur d’une loi spécifique contre l’immigration clandestin de consolider ce glissement, cette réduction donc de l’étranger à l’immigré, de l’immigré au clandestin, du clandestin au marginal. (…)
Pour nous que j’ai appelé les nationaux installés, l’étranger c’est tout simplement un autre, peu et simple, je lis d’ailleurs la définition d’  » étranger  » dans le Robert :  » qui est d’une autre nation et, parlant d’un individu : faisant partie d’une autre nation « .
Disons donc simplement : l’étranger c’est celui qui n’est pas de chez nous, qui n’est pas l’un des nôtres. Mais rien n’est dit sur ce qu’est l’étranger pour lui-même, chez lui-même et c’est une farce de dire :  » j’aime les étrangers chez eux « , car justement on ne sait rien dans la définition même du national, nous avons donc là ce qui est important pour les juristes et aussi dans la réflexion générale, cette opposition binaire, nous et eux.
C’est une opposition binaire qui côtoie dangereusement l’autre division binaire : le même et l’autre, l’ami, l’ennemi et pour les politologues c’est une structure fondamentale. C’est ce côtoiement de l’opposition ami-ennemi par l’opposition nous-eux qui est le péril spirituel du problème. Sur quelle certitude se construit et se maintient, persévère cette opposition binaire : national-étranger, nous-eux ?

Si nous ne savons pas qui nous sommes nous croyons savoir à quoi nous appartenons, de quelle communauté nous sommes membres. Cette notion d’appartenance, d’être membre de, est marquée par le titre de nationaux et porte des noms propres, le plus souvent de pays, la France, l’Angleterre, l’Allemagne etc…
Et donc à cet égard, par contraste, l’étranger c’est celui qui n’appartient pas notre cercle d’identité, d’appartenance. Je parlerai donc d’identité, d’appartenance puisque c’est cela qui va bouger, en quelque sorte qui va être comme sapé, miné par en-dessous par la réflexion qui suit et précisément par le souvenir symbolique d’avoir été étranger.
Or cette certitude, cette conscience et cette confiance d’appartenir à un corps politique déterminé est garantie, protégée et sanctionnée par un principe juridique fondamental, le principe de souveraineté qui articule le droit interne sur le droit international et qui signifie qu’il appartient souverainement à un Etat de délimiter son territoire et les règles d’appartenance à la Communauté et donc d’instituer l’opposition binaire national-étranger.
Cela veut dire négatif que vous ne pouvez pas choisir par exemple de devenir britannique si vous en avez envie. 

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La réforme de la santé :

L’actuelle réforme des institutions de santé participe à la destruction programmée du secteur public en en transférant une grande part au secteur privé. Les arguments financiers (coût du service public, déséquilibre des comptes de la protection sociale) sont pudiquement recouverts de considérations « humaines » (soins de qualité, plus accessibles et mieux répartis…).

C’est en fait tout le système de santé construit sur la solidarité et la répartition, en 1945, dans le cadre du programme du CNR qui est cassé. Le néolibéralisme triomphant ne pouvait guère accepter plus longtemps que les salaires différés que sont les cotisations sociales des salariés et de leurs employeurs échappent aux marchés financiers et à la spéculation, à l’image des fonds de pension pour ce qui concerne les retraites.
Certes, le constat de la situation sanitaire est plutôt alarmant. La liberté d’installation des médecins laisse des zones géographiques découvertes ; à l’hôpital, les urgences sont surchargées ; les malades sont refusés faute de lits disponibles pour les accueillir ; l’utilisation des plateaux techniques n’est pas optimale.

Certes aussi, le déficit de la sécurité sociale perdure. Une part croissante des profits des entreprises échappe à son financement car non assis sur la masse salariale. Le chômage ampute ses recettes ainsi que la dette sociale de l’Etat, les niches fiscales, les stocks options – qui ne contribuent pas – etc.
Cependant, les difficultés financières de l’hôpital ne sont dues d’abord à ce déficit, mais à des choix politiques, puisque les crédits d’investissement versés aux établissements du secteur privé sont sensiblement majorés par rapport à leur quantité de malades hospitalisés (un tiers).
Les directives européennes sur l’ouverture du marché des services qui tend à privatiser le système de santé encouragent ces choix.

Et tout cela pèse de plus en plus sur les assurés sociaux, usagers du système de santé qui doivent supporter de plus en plus de franchises, de déremboursements, de forfaits journaliers, de dépassements d’honoraires, d’augmentation des cotisations à leurs mutuelles complémentaires etc. Les ménages voient leur budget santé augmenter d’année en année ou sont contraints de renoncer à certains soins.

Le dernier argument avancé remet en cause la gestion des établissements hospitaliers qui ne relèvera plus d’abord ni des professionnels de la santé, ni des élus des collectivités territoriales, ni de l’assurance-maladie, mais d’une autorité administrative : les Agences Régionales de Santé, qui organiseront l’offre de soins en y mêlant les moyens du service public et ceux du secteur privé. Derrière cette mutualisation des moyens se profile une partition déjà largement en oeuvre des activités hospitalières : au privé, les actes techniques et opératoires tarifés, et rentables, les courts séjours lucratifs ; au public les convalescents, les socialement précaires, les longs séjours gériatriques, les urgences médico-sociales, et bien sûr la formation et la recherche.
L’hôpital public devra équilibrer son budget à grand-peine tandis que les établissements privés pourront faire fructifier leurs parts de marché selon les choix de leurs actionnaires, mais avec les cotisations des assurés sociaux.
Ainsi en est-il de la Générale de Santé et ses 175 cliniques, de la Compagnie Générale de Santé et ses fonds de pension américains gourmands en gros dividendes.

Marché et concurrence sont en effet devenus les maîtres mots de toute l’économie. La marchandisation de la santé participe logiquement à cette dynamique. L’équilibre budgétaire n’est plus suffisant. Il convient de générer des profits. Avec la facturation à l’activité (qui remplace le prix de journée dans le cadre de la dotation globale), ce n’est plus le malade qui est pris en charge mais sa maladie qui est commercialisée, en fonction des cours du marché.
Les honoraires ne seront bientôt plus dépassés mais complètement libérés.
La concurrence achèvera ce qui reste de la solidarité…

Oui, il fallait une réforme. Mais son objectif majeur devait être l’humanisation du système de santé. Il y avait déjà beaucoup à faire dans ce sens. Une telle perspective se trouve fragilisée et s’éloigne encore davantage avec cette réforme plutôt régressive.
Michel Deheunynck

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Eglise qu’as-tu fait de ton Evangile ?

UNE TENTATIVE DE SYNTHESE

Interrompons un moment la succession de ces textes et tentons d’en faire un début de relecture. Les cris qui se sont élevés dans la première partie ne sont pas les cris d’une simple indisposition ou d’une désagréable irritation.

Cris.
Ce sont des cris qui surgissent de l’Evangile, source et socle de notre foi, de son message de paix, d’amour, d’ouverture, qui appelle notre raison critique et notre envie d’agir.
Ce sont des cris de douleur qui relaient les cris des pauvres, des souffrants, d’une humanité blessée et de ceux qui s’efforcent de participer à l’avènement d’un monde plus solidaire et plus juste.
Ce sont les cris d’humanistes, croyants ou non, pétris d’une foi dans l’homme, militant pour sa dignité, animés par une attitude et une volonté d’espérance, qui mettent l’humain, même fragile, avant la sainteté, la recherche avant la vérité, la tendresse avant la rigueur morale.
Ce sont les cris de croyants ouverts et loyaux qui sont déstabilisés et remis en cause dans leur attachement à l’Eglise, compromis avec elle et malgré eux par leur entourage, interpellés par ceux qui s’en éloignent ou qui la quittent.
Ce sont les cris de celles et ceux qui s’efforcent à grand peine et souvent en vain de donner une image de l’Eglise autre que celle des bénitiers et du latin, des dentelles et du pourpre, par-delà la honte, l’humiliation, l’écoeurement, le discrédit.
Ce sont les cris de celles et ceux qui se désolent de tant d’hypocrisie et de mépris ; de condamnations et de réduction au silence des chercheurs, des pasteurs, des prophètes ; d’une Eglise tournée vers le passée, indifférente aux mutations de notre époque.
Ce sont des cris qui dénoncent le danger des intégrismes dans un monde pluriel, les dérives sectaires de l’Eglise et le risque de schisme face à des références revendiquées comme absolues qui font plutôt peur aujourd’hui : la norme, la pureté, la vérité, l’ordre… !.
Mais tous ces cris ne sont pas que des cris. Ils portent plus loin qu’eux des appels et des attentes auxquels ils entendent être contributifs. La deuxième partie de notre recueil relève nombre de dysfonctionnements institutionnels, mais ouvre aussi des pistes de remédiation.

S’agit-il de mépris ?
Le déficit de communication d’une Eglise centralisée, de moins en moins collégiale, y est évidemment fortement dénoncé. Le manque de débat est souligné à la fois avec le monde contemporain, le fossé se creusant par manque de dialogue et de partage; et avec les chrétiens eux-mêmes dont beaucoup se sentent rejetés, abandonnés, ignorés…
D’où un appel à une opinion publique dans l’Eglise pour que le peuple de Dieu répercute et approfondisse ses requêtes légitimes.
Mais ce défaut de communication  n’apparaît pas seulement comme un problème de fonctionnement mais, plus grave, comme un problème de communion.
Il y a d’abord une erreur de positionnement : une parole qui vient d’en haut n’est plus crédible. Elle n’est signifiante et opérante que dans l’échange et la réciprocité.
L’Esprit-Saint devance l’Eglise au coeur de l’humanité, qui a donc autant de message divin à lui apporter qu’à en recevoir d’elle.
Il convient pour cela de s’écouter et de se parler à hauteur de visage d’homme.
Est mise en cause aussi la tonalité du discours, sa suffisance doctrinaire, son jugement dépréciatif sur le monde qu’il ne parvient pas à aimer ; ses menaces et condamnations multiples etc… Dans le rituel de base de la messe du dimanche, on peut ainsi dénombrer 17 fois le terme de « pécheur », « péché », mais quatre fois seulement celui d’ « amour », « aimer ».
Il est vrai que pour mieux le soumettre et l’asservir sournoisement, il est stratégique de mettre le peuple en défaut, tout en lui précisant que c’est pour son bien.

Un monde nouveau.
Il y a ensuite une difficulté, voire un sérieux blocage à lever pour que l’Eglise prenne en compte enfin les évolutions scientifiques (compréhension de la vie) et culturelles (place des femmes) de notre époque qui génèrent de nouvelles représentations de la vie humaine et en renouvellent le sens.
De même est dénoncée la réticence profonde de l’Eglise hiérarchique à reconnaître les chemins nouveaux ouverts par la sécularisation. Il lui faudrait se réapproprier l’intuition de l’Evangile qui a conduit Jésus de Nazareth à bonne distance des dispositifs religieux pour nous révéler que là se joue le salut de l’humanité, un salut non plus réservé à un petit troupeau d’élites méritantes à tendance sectaire, mais à tous.

Une question de langage.
Serait nécessairement à revoir le langage ecclésial, ésotérique pour nombre de nos contemporains, inadapté à la transmission d’un message de fraternité et d’amour ; une liturgie formaliste, non expressive de la foi vécue ; des rites fétichistes, non évolutifs et non créatifs, une sacramentalisation surinvestie qui écrase, étouffe le message évangélique au lieu d’en être le discret mais efficace vecteur.

Préoccupations dérisoires.
Et il y aurait surtout à renverser les priorités au coeur des enjeux d’aujourd’hui.
Dans l’Evangile, il n’est quasiment pas question de la vie sexuelle qui est pourtant obsessionnelle pour la hiérarchie ecclésiale. Alors que le service de l’argent, incompatible avec celui de Dieu, ainsi que les rapports sociaux y ont une large place dans les paraboles et autres récits. De quoi répondre à bien des défis posés par les réalités socio-économiques et écologiques qui en découlent, du monde d’aujourd’hui. De quoi contribuer à la lutte contre les privilèges et les profits, à la solidarité et à la justice sociale au nom de l’Evangile.
En regard de ces priorités, combien les questions de rites traditionnels et de repères identitaires peuvent sembler plus que dérisoires !.

Quelles solidarités ?.
Les événements vécus et douloureusement ressentis apparaissent ainsi dans la logique du fonctionnement ecclésial qui ne voit plus l’être humain, qui lui parle sans l’écouter, s’éloignant des plus fragilisés, des plus précaires, qui devraient être ses meilleurs complices pour un monde plus juste mais qui sont pas, il est vrai, ses meilleurs financeurs ; s’éloignant aussi des intellectuels qui devraient être ses meilleurs alliés à la recherche de nouveaux sens à la vie, mais qui ne sont pas, il est vrai, les moindres de ses contradicteurs.
Les derniers ont vocation à être les premiers, nous dit l’Evangile. C’est aux délaissés de la société d’humaniser le monde ; c’est aux délaissés de l’Eglise de l’évangéliser.
C’est le sens de tous ces mouvements de résistance spirituelle qui se lèvent aujourd’hui, entraînant même jusqu’à certains évêques qui ont osé sortir de leur réserve, tous ces mouvements qui s’efforcent de relever celles et ceux que Jésus tient encore et toujours à mettre debout tandis que le système religieux qui prétend le servir s’obstine à la les maintenir à genoux. Mais, disait Giraudoux,  » Servir est la devise de ceux qui aiment commander « .
Mais pour appuyer et cibler ces mouvements de résistance active, il convenait d’approfondir les racines des dysfonctionnements institutionnels incriminés. C’est ce qu’ont cherché à faire les documents que nous vous proposerons plus loin, dans la troisième partie.
L’Evangile, et donc le christianisme tel qu’il devait être issu, est radicalement subversif, révolutionnaire, hostile aux pouvoirs, au règne de l’argent, à la violence instituée, à la morale des bien-pensants etc… Mais ce sont toujours ces bien-pensants, et seulement eux, que la hiérarchie catholique a craint de contrarier, de scandaliser. Pour les épargner, au risque de trahir sa vocation, elle est devenue dogmatique et ritualiste, plaidant une morale infantilisante et culpabilisatrice, légitimation de tous les conservatismes.
Cela a pu aller jusqu’à une compromission, une collusion des autorités catholiques avec les tenants de l’ordre, le fascisme et les dictatures, entraînant souvent les simples fidèles à s’en accommoder eux aussi… et à se trouver en conflit de conscience, telle la société latino-américaine, très attachée à la religion et marquée par la brutalité des injustices, des inégalités sociales, de la violence établie, victime d’un pouvoir politique cruel et corrompu, mais catholique, donc soutenu et protégé par l’Eglise romaine.
L’attitude et les sentences du pouvoir ecclésial se trouvent ainsi en contradiction et avec la morale commune et avec le message évangélique.

Inadaptation.
D’autres analyses convergentes mettent en cause la sacralisation de la hiérarchie, instituée comme une société d’ordre. Se plaçant elle-même au centre de son message, c’est son propre intérêt qui devient une fin en soi. Ceci au prix d’un juridisme pointilleux, absurde et déshumanisant et au risque d’un schisme avec les croyants attachés aux valeurs évangéliques et à la quête de sens. Ce positionnement suppose l’élimination de toute émergence de contre-pouvoir, vécue dans la sensation paranoïde d’être toujours victime de complots de la part de tous ceux qui ne lui sont pas inféodés.
Cette posture ecclésiale, hautaine et malsaine, est d’autant plus préjudiciable aujourd’hui qu’on ne peut plus évangéliser à partir d’une position de pouvoir mais seulement à travers les relations humaines à parité. Les actions prophétiques vécues avec nos contemporains sont bien signifiantes que les belles déclarations tombées d’en haut. Une parole théologique non incarnée est pervertie ; documents, proclamations, discours, perdent toute pertinence.
En passant d’une Eglise difficile de lutte pour promouvoir la justice et la solidarité à une Eglise facile de rites, de dévotion et de caritatif, l’institution catholique est ainsi devenue un obstacle plus qu’une aide à l’évangélisation des coeurs et des esprits, à l’annonce du Royaume de Dieu dont elle n’est ni le centre ni le propriétaire.

Les intégristes.
En regard de ces enjeux, les arguments développés par les intégristes et leurs mouvances, que nous avons choisi de vous présenter aussi, sont ô combien dérisoires et disqualifiants. Leur stratégie tient pourtant du blocage et n’ouvre aucune perspective d’ouverture. Ils se referment sur leurs propres repères identitaires, se référant à une tradition figée dans le temps et fermée au monde à laquelle ils entendent bien soumettre toute l’Eglise. Pour cela, ils ne sont prêts à aucune forme de dialogue, et encore moins de concession, sûrs qu’ils sont de leur vérité, avec l’appui idéologique et financier de leurs complices extrémistes, promoteurs et artisans d’une société d’ordre, profondément inégalitaire, certes peu inspirée par l’Evangile.
Mais c’est devant eux qu’à Rome se déploie le tapis rouge et se multiplient les courbettes de bienvenue. Tandis qu’aucun signe bienveillant n’apparait en direction des catholiques d’ouverture…. Alors, le peuple chrétien réagit.
Ce ne sont plus les conservateurs qu’on a peur de choquer.

S’affranchir.
Ce déblocage salutaire trouve sa source et son cadre dans la dynamique d’affranchissement du monde d’aujourd’hui :
– les institutions sont volontiers la cible de jugements critiques ; l’institution catholique ne peut prétendre y échapper ;
– les droits de l’homme, et de la femme, rendent libre de décider et de se responsabiliser individuellement dans son rapport aux autres. Cela rejoint la dynamique émancipatoire de l’Evangile et la primauté de la conscience comme référence comportementale ;
– pour répondre aux défis de la modernité, la théologie d’aujourd’hui doit faire clairement la part entre ce qui relève de l’esprit et du message de l’Evangile et ce qui relève de l’histoire de l’institution ;
– les réseaux de communautés chrétiennes doivent être convaincus, engagés, matures ; s’organiser en communautés de base, avant tout communautés de pauvres ; garder mémoire, mais aussi résister et cheminer.
Finalement, cette « tornade  » est plus qu’une turbulence et peut être positivée. Elle permet au peuple de Dieu de dire ce qui ne va pas et pourquoi et de se réapproprier le message de la Bonne Nouvelle.

Aller plus loin que Vatican II
et devenir humain.
C’était l’intuition du Concile Vatican II qui suscite à nouveau de l’intérêt alors que les nouvelles générations n’en avaient pas pris le relais et que les plus anciens ne l’évoquaient, au mieux, qu’avec nostalgie. Ce concile qui appelait, dans son esprit, à ne pas en rester là où il avait abouti mais à aller bien au delà de lui, toujours plus en avant.
Les motivations sont résumées dans une des déclarations autour :
– du lien entre les différentes religions et convictions humanistes dans un climat d’écoute mutuelle, un esprit de dialogue ;
– du souci de promouvoir l’annonce de la Bonne Nouvelle de l’Evangile ;
– d’une Eglise où on a sa place quelle que soit sa façon de vivre, de croire ou d’aimer ;
– et ouverte, accueillante, solidaire des plus pauvres, luttant avec eux pour la justice et la fraternité ;
– de la liberté d’exprimer ses convictions, de partager ses recherches tâtonnantes de Dieu et du sens de la vie.
La référence au Concile Vatican II est souvent évoquée mais aussi la nécessité d’analyser la posture théologique et ecclésiologique des intégristes et mesurer leur danger humain, spirituel et politique.
Au-delà, il s’agit aussi d’oeuvrer pour le développement humain par la recherche d’une organisation sociale fondée sur le service de tous, le souci de la terre, la créativité et la croissance spirituelle, travailler à l’humanisation de l’humanité et de nos Eglises, s’inscrire dans la société d’aujourd’hui et de demain pour y discerner les signes d’une humanité qui grandit et en valoriser les fruits.
Quant aux modalités d’actions, elles vont du développement de réseaux de communautés résistants à un système de pensée figée, à une proposition de temps synodal sur l’avenir de l’Eglise ou même un concile continental laïc, en passant par des interpellations d’évêques (dont certains se sont rapprochés des positions de nos groupes, comme à Nancy), en passant par des propositions de textes mis en débat ; de week-ends de réflexion ; de multiples pétitions de théologiens germanophones (pro-Vatican II), espagnols (pour la liberté évangélique), du mouvement international IMWAC (pour l’ouverture au souffle de l’Esprit-Saint qui appelle à ne pas résigner mais à agir), divers rassemblements, tel celui de Grenoble où plusieurs centaines de personnes ont exprimé leur malaise et leur indignation dans l’Eglise catholique, en présence de l’évêque ; une marche multicentrique de catholiques citoyennes et citoyens organisée en réaction à une intervention particulièrement méprisante et machiste d’un archevêque cardinal.
Signalons aussi la mobilisation de protestants s’estimant concernés par un discrédit qui affecte non seulement le catholicisme mais le christianisme dans son ensemble.
Et sur nos Réseaux du Parvis, on peut constater que tous ces mouvements de réactions peuvent rapprocher encore un peu plus les militants dans leur diversité : ceux qui situent leurs réactions dans le cadre de l’institution affermissent et élargissent leurs options et ceux qui se défendent d’être  » ecclésio-centrés  » mais se sentent atteints dans leurs combats en société.
Les uns et les autres se mobilisent ensemble pour organiser une rencontre nationale du peuple de Dieu adulte et libre et de ses partenaires en novembre 2010 à Lyon, dans la perspective d’un rassemblement international pour le cinquantenaire du Concile Vatican II en 2015.
Un immense malaise accumulé depuis des années a ainsi fini par ouvrir des voies d’expression, de riposte et d’édification. Restera aux générations plus jeunes à prendre, à leur façon; le relais de l’histoire, à conquérir à leur tour leurs espaces de liberté pour inventer d’autres nouveaux chemins  où ils pourront eux aussi grandir dans leur humanité et dans leur foi.

Michel Deheunynck.
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UNE COURTE HISTOIRE DU NEOLIBERALISME.

En 1945 ou 1950, si vous aviez sérieusement proposé l’une des idées ou l’une des politiques du kit standard néolibéral actuel, on vous aurait renvoyé en se moquant de vous ou on vous aurait envoyé à l’asile. A l’époque, dans les pays occidentaux en tout cas, tout le monde était soit keynésien, soit social-démocrate, soit social démocrate-chrétien ou encore marxiste d’une tendance quelconque.

Bien que cela puisse sembler incroyable aujourd’hui, particulièrement aux membres les plus jeunes du public, le FMI et la Banque Mondiale étaient considérés comme des institutions progressistes.

On les appelait parfois les jumeaux de keynes parce qu’ils étaient sortis du cerveau de keynes et de Harry Dexter White, l’un des conseillers les plus proches de Franklin Roosevelt. Quand on a créé ces institutions à Bretton Woods en 1944, leur mandat était d’aider à empêcher des conflits futurs, en prêtant de l’argent pour la reconstruction et le développement et en réglant les problèmes temporaires de balance de paiements.

Elles n’avaient aucun contrôle sur les décisions économiques des gouvernements individuels et leur mandat n’incluait pas le droit d’intervenir dans la politique nationale.
Dans les pays occidentaux, l’Etat Providence et le New Deal avaient fait leur apparition dans les années 30, mais leur développement fut interrompu par la guerre. La première priorité du monde des affaires au moment de l’après-guerre fut de les remettre en place. L’autre chose importante à faire était de redynamiser le commerce mondial – ce fut accompli grâce au Plan Marshall qui faisait une fois de l’Europe le partenaire commercial essentiel des Etats-Unis, la plus puissante économie du monde. Et c’est à ce moment-là que les vents forts de la décolonisation se mirent également à souffler, que la liberté soit obtenue par un accord comme en Inde ou par la lutte armée comme au Kenya, au Vietnam et dans d’autres pays.

Globalement, le monde s’était engagé sur une voie extrêmement progressiste. Le grand savant Karl Polanyi publia son oeuvre majeure, La grande transformation, en 1944, une critique féroce de la société industrielle du XIXe siècle, basée sur le marché. Il y a plus de cinquante ans, Polanyi fit cette déclaration incroyablement prophétique et moderne :  » Permettre au mécanisme du marché d’être l’unique directeur du sort des êtres humains et de leur environnement naturel … aurait pour résultat la démolition de la société.  » p.73 de l’édition anglaise. Cependant, Polanyi était convaincu qu’une telle démolition ne pourrait plus se produire dans le monde de l’après-guerre car, comme il le dit p.251,  » Au sein des nations, nous sommes témoins d’un développement tel que le système économique cesse de dicter sa loi à la société et que la primauté de la société sur ce système est assurée « .   

Hélas, l’optimisme de Polanyi n’était pas de mise – l’idée même du néolibéralisme est qu’on devrait autoriser le mécanisme du marché à diriger le destin des êtres humains. L’économie devrait dicter ses règles à la société, et pas le contraire. Et comme l’avait prévu Polanyi, cette doctrine nous mène tout droit à la  » démolition de la société « .
Qu’est-il donc arrivé ? Pourquoi en sommes-nous arrivés là un demi-siècle après la fin de la Seconde Guerre mondiale ?
Comment le néolibéralisme a-t-il un jour pu sortir de son ghetto ultra-minoritaire pour devenir la doctrine dominante du monde d’aujourd’hui ?
Pourquoi le FMI et la Banque Mondiale peuvent-ils intervenir à volonté et forcer les pays à participer à l’économie mondiale sur des bases défavorables ?
Pourquoi l’Etat Providence est-il menacé dans tous les pays où il avait été établi ? Pourquoi frôle-t-on la catastrophe en ce qui concerne l’environnement, et pourquoi y a-t-il tant de pauvres aussi bien dans les pays riches que dans les pays pauvres, alors qu’il n’y a jamais eu de richesses qu’aujourd’hui ?

Ce sont ces questions auxquelles il faut répondre d’un point de vue historique.
Commençant par un petit groupe embryonnaire à l’Université de Chicago, avec pour noyau l’économiste philosophe Friedrich von Hayek et ses étudiants comme Milton Friedman, les néolibéraux et leurs fondateurs ont créé un réseau international énorme de fondations, instituts, centres de recherche, publications, chercheurs, écrivains et experts en relations publiques pour développer, bien présenter et attirer sans arrêt l’attention sur leurs idées et leur doctrine.

Ils ont construit ce cadre idéologique extrêmement efficace car ils ont compris de quoi l’intellectuel marxiste italien Antonio Gramsci parlait lorsqu’il développait le concept d’hégémonie culturelle. Si vous pouvez occuper la tête des gens, leur coeur et leurs mains suivront. Le travail idéologique et promotionnel de la droite a été absolument remarquable. Ils ont dépensé des centaines de millions de dollars, mais le résultat en valait la chandelle, car ils ont fait apparaître le néolibéralisme comme la condition naturelle et normale de l’homme. Peu importent le nombre de désastres en tout genre que le système néolibéral a visiblement engendrés, peu importent les crises financières qu’il peut entraîner, peu importe combien de perdants et d’exclus il peut créer, tout est fait pour qu’il semble inévitable, comme une action divine, le seul ordre économique et social possible qui nous soit accessible.

Je voudrais insister sur l’importance de comprendre que cette vaste expérience néolibérale que nous sommes tous forcés de vivre a été par des gens à dessein. Une fois que vous avez saisi ceci, une fois que vous avez compris que le néolibéralisme n’est pas une force comme la gravité mais une construction totalement artificielle, vous pouvez aussi comprendre que ce que certains ont crée, d’autres peuvent le changer. Mais ils ne pourront pas le changer s’ils ne reconnaissent pas l’importance des idées.

                                                                                                                                                              SUSAN GEORGE

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Le « Café-Théo » au pays des Olonnes en Vendée :

Origine et diversité des thèmes abordés

En septembre 1999une idée d’Olivier Gaignet, prêtre responsable de la paroisse Sainte Marie des Olonnes, a été retenue par un groupe de l’association « Solidarité Église – Liberté 85 ».

Un thème: «Qui est Dieu ?» et un Café : « Le Petit Navire » sont choisis et le 30 novembre à 18 heures c’est la surprise de se retrouver à plus de soixante, catho ou non, avec les habitués de ce sympathique petit café de la Chaume.

Pendant plus de deux heures, avec quelques temps consacrés aux consommations et échanges individuels, Olivier Gaignet a permis à chacun de s’exprimer, de s’écouter et de découvrir que Dieu était rarement un inconnu, mais que chacun en avait une perception différente: Bonté, Perfection, Amour, Père, Vivant révélé par les textes bibliques. Les personnes de même sensibilité se retrouvent dans des courants de pensées ou des organisations religieuses: les chrétiens, catholiques ou protestants, pratiquants ou non, mais aussi agnostiques, libres penseurs, chercheurs de sens dans les religions orientales.

Pour répondre à la demande: «À quand le prochain Café Théo ? » il a été choisi un autre Café, plus grand et à l’autre extrémité des Sables d’Olonne, le thème est choisi en fonction de l’actualité mouvementée de ce début d’année 2000, la tempête et la marée noire : « La toute – puissance de Dieu et les forces de la nature ».

Nous étions bien 80 personnes dans la salle des billards à reconnaître la responsabilité de l’homme vis-à-vis de la nature confiée par Dieu qui lui en laisse toute la responsabilité. Cette nature qui est d’ailleurs de plus en plus connue et comprise grâce aux développements des techniques mais pas forcément respectée quand des intérêts variés et destructeurs sont prioritaires. Quant à la toute-puissance de Dieu, elle nous a été révélée comme celle de la toute-puissance de Son Amour pour l’ensemble de sa création. Un participant a évoqué l’image du jeune enfant endormi sans défense sur le sein de sa mère, aimé par ses parents prêts à tout pour lui.

Cette fois encore la demande du prochain Café -Théo nous a  poussés à inviter croyants et incroyants à se retrouver avant Pâques, le ler avril, au Café du Départ, en face de la gare pour parler de  » La vie après la mort » ; ce n’était pas un poisson d’avril !

C’est plus de 120 personnes qui sont venues pour parler de la mort, ce dernier départ et grand passage vers l’inconnu. Beaucoup ont évoqué une certaine continuité de la vie avec un être aimé qui continue à soutenir ou guider ; d’autres ont dit préparer, assumer leur propre mort ou en avoir peur et ne pas vouloir y penser ; certains ont parlé de leur façon d’accompagner des mourants et de la qualité que peuvent avoir les relations à ces moments ultimes. Il a aussi été question du désir de la mort comme délivrance d’une vie trop difficile et du suicide.

Après la richesse des échanges et la constatation qu’il avait  été parlé de la mort, sujet tabou, si triste, qui fait peur, et  très peu de la vie, aspiration vitale de chacun, il en découla le choix du sujet suivant : « La vie a – t – elle un sens ? »

Déjà 24 « Cafés – Théo » à la mi 2002

L’expérience s’est poursuivie les années suivantes. Fin juin 2002, il aura été réalisé 24  Café-Théo dans 19 cafés différents (dont  2 à Olonne , 3 au Château d’Olonne, les autres dans différents quartiers des Sables) . Le nombre de participants a varié de 55 à 160 par thème. Le même thème étant le plus souvent traité deux fois dans deux cafés différents, en variant jours et heures, pour répondre à la demande. 

Les thèmes suivants abordés ont été : « Vendée Globe, possibilités humaines et recherche de l’infini », « Religions et Liberté », «  Evangile et Bonheur », « La politique ? », « Les missions(1) » « Les missions aujourd’hui (2) », « De la violence à la paix », « Peut-on vivre sans Dieu ? », « Qui est Jésus ? », « Si j’étais président(e) :ma priorité ? », « Eglise catholique et droit d’asile ».

Il est à noter que ces rencontres répercutées par la presse, et les échanges  à la  mi-temps,  ont suscité d’autres demandes et d’autres réalisations.

Il y eu des « Choco-Théo » pour et par des jeunes qui en ont eu l’idée.

Les responsables du festival Siménon ont demandé des «  Café-Théo » avec un thème choisi par eux et en lien avec leur programme de l’année. Ce furent plutôt des « conférences débat » données dans un bar, par le curé de la paroisse, avec l’expression de personnalités locales compétentes.

Le thème de la violence à la paix  a été repris, sous forme de «  tables rondes débat » dans la salle de conférence du centre culturel. Elles ont permis d’écouter et  de mieux comprendre des personnes qui toutes aspirent à la paix, mais qui ont des visions différentes des évènements et de l’histoire. Deux tables rondes ont réuni un prêtre, une musulmane, un juif, une communiste.

Comment vient-on au « Café-Théo »?

Une jeune femme en parle sur son lieu de travail et vient avec sa collègue, l’année suivante elles s’inscrivent à la catéchèse adulte dont la moitié du groupe a participé aux Café-Théo.

Une personne en difficulté psychologique vient sur le conseil de son psychiatre.

Des tracts ont été vus dans des salles d’attente médicales.

Une personne non-croyante dit s’être sentie accueillie par les chrétiens des Café-Théo.

Plusieurs couples qui n’auraient pas fait de démarches vers l’Eglise, demandent au prêtre animateur de bien vouloir les marier.

Des participants donnent des idées pour améliorer la publicité (tracts, affiches).

Des élus et des habitants de plusieurs autres communes s’y retrouvent.

Les propriétaires des cafés nous réservent un bon accueil et nous remercient. Ils avouent « découvrir l’Eglise autrement » et nous invitent à revenir.

Pourquoi vient-on au Café-Théo ? 

Bérangère (22ans) répond à la question :

« La recette est pour le moins excellente et pas uniquement pour les patrons des bistrots….les nombreux articles de journaux parlent d’eux même !

Tout le monde s’y retrouve et chacun est accepté quelque soit son âge, ses convictions, sa couleur . Emballée par ces soirées, j’y ai emmené mes deux grand-mères successivement. L’une d’elle, veuve et très timide, s’est exprimée publiquement, à ma grande surprise…..

Le Café-Théo, c’est tout d’abord l’Eglise « hors les murs », l’Eglise tolérante envers les idées de chacun, l’Eglise qui n’est pas là pour convertir mais qui est à l’écoute d’autrui. Jésus aussi partait à la rencontre de la population pour discuter…

Le Café-Théo, c’est également l’occasion de réfléchir ensemble sur un thème un peu plus poussé que les banalités du quotidien( !), dans un lieu neutre, d’ordinaire consacré à la détente, au bon temps, à l’oisiveté, dans un lieu où personne n’est mal à l’aise.

Certes on vient de perturber les habitudes, mais en sortant, on s’aperçoit que certains ont redoré le blason de l’Eglise, que d’autres ont été interpellés par telle réflexion et ont revu leur jugement, etc. Bref la soirée reste dans l’esprit de chacun. »

L’équipe d’animation

L’équipe d’organisation est composée de deux prêtres, deux religieuses et cinq laïcs qui se retrouvent pour faire le bilan, réfléchir et préparer le prochain Café-Théo.

Cette équipe est consciente et heureuse de vivre, à travers cette démarche, sa vraie vocation chrétienne, en communauté. Chacun est amené à développer des capacités différentes et complémentaires pour la recherche et le choix des thèmes, des horaires, des lieux, pour les contacts avec les cafetiers, les tracts, la sono, la presse etc.…

Elle a pu découvrir ainsi que cette formule est un véritable laboratoire de prise de parole, de convivialité, d’échanges, d’écoute sans jugements.

Elle a également le sentiment d’une proximité avec Jésus et ceux qui l’accompagnaient, dont il est question dans les Evangiles. En effet les cafés d’aujourd’hui, ne sont peut être pas très éloignés, pour notre civilisation sédentaire, des chemins à travers champs et vignes, montagnes ou bords du lac, où Jésus prenait le temps de rencontrer ses contemporains. Il est attentif à ceux qui expriment leurs difficultés à vivre, les veuves, les malades. Jésus leur propose, guérison, réflexions ou réponses à partir de nombreuses paraboles.

N’est ce pas aussi une façon de faire tomber des murs construits au cours des siècles entre religion et laïcité, entre ceux qui croient au ciel et ceux qui n’y croient pas ?

Dans l’Evangile, Jésus parle aux étrangers, écoute ceux qui ont des problèmes et se posent des questions. Il n’est pas dit si ils fréquentent ou non la Synagogue. Il est seulement parfois précisé qu’il s’agit d’un mendiant, d’un scribe, d’une samaritaine, de parents…

La démarche de l’équipe qui organise et des prêtres qui animent est bien d’aller vers ceux qui seront là, pour partager une « bonne nouvelle » qu’ils ont cru percevoir. C’est aussi pour chercher à mieux comprendre le message évangélique et mieux en parler pour se faire entendre. Cela se réalise à partir de ce qui se dit, des réflexions et des expériences diverses. Avec, pour nous, la conviction que Jésus est toujours présent, attentif à chacun.

Contacts: Solidarité Eglise Liberté de Vendée (SEL). Cette association, créée en 1999, regroupe des hommes et des femmes, chrétiens ou non, qui recherchent un lieu de liberté, de parole, de réflexion, de témoignage et qui se veulent proches et solidaires de ceux que la société ou l’Eglise marginalise ou exclut.

Adresse de l’association: 26 rue des Aubépines, 85170 Le Poiré sur Vie. Tél.  . Correspondant Parvis: Francine Trannoy, 25 rue Nationale, 85100 Les Sables d’Olonne. Tel. .