Après la rencontre-débat du 24 mars 2012
organisée par Partenia 77 et soutenue par le GES-Parvis
Comme prévu, la rencontre a comporté 3 étapes.
Présentation par Jacqueline Kraepiel d’une synthèse du livre de Jean Ziegler « Destruction massive-Géopolitique de la faim » (éditions du Seuil, octobre 2011) suivie d’un débat. Un résumé en est donné en annexe 1.
Le texte complet de la présentation est disponible sur demande.
Projection du documentaire « Terres à taire » suivie d’un débat avec la participation intéressante et sympathique d’Oscar Martinez-Gomez. La présentation du film est donnée en annexe 2.
Choix et mise au point de questions à l’attention des candidats aux prochaines élections présidentielles puis législatives.
Vu la richesse des débats et le temps limité, un gros travail reste à faire pour effectuer la rédaction. Elle fera l’objet de la prochaine réunion de Partenia 77, à partir des points rédigés à l’état brut le 24 Mars donnés dans l’annexe 3.
A l’occasion de nos échanges, quelques informations intéressantes sont sorties au cours du débat, telles que :
– Cargill est présent à la Ferté sous Jouarre
– « Biocop », réseau de magasins Bio, a pour objectif de mettre les productions bio à la portée de chacun.
– Un agriculteur français, Paul François, victime en 2004 d’un accident lors de la manipulation d’un herbicide, a attaqué en justice Monsanto, qui a perdu le procès. Un 2ème agriculteur français est en train d’intenter une procédure contre Monsanto.
– Stevia Rebaudania = produit de substitution du sucre
– Le foin, la luzerne et le colza peuvent remplacer le soja pour l’alimentation du bétail (voir le film « Terres à taire »)
– Le problème (de plus en plus d’actualité en France (notamment en Seine et Marne) de l’exploration et de l’exploitation des gaz et pétroles de schistes a été évoqué, comme ayant des points communs avec celui des produits alimentaires : expropriations, pollu-tions, manque de transparence et de démocratie dans les décisions politiques, rôle de quelques multinationales,…
– En Inde et dans certains pays d’Amérique latine, des milliers de petits paysans s’organisent collectivement contre l’emprise de gros propriétaires et de multinationales , et contre la corruption..
Quelle suite voulons-nous donner à ce événement ?
Il revient à nos associations du GES-Parvis d’en décider.
D’ores et déjà, nous porterons les propositions issues de la rencontre dans le cadre du collectif « Libérons les élections » auquel le GES a adhéré.
Annexe 1
QUELQUES POINTS FORTS DU LIVRE DE JEAN ZIEGLER :
« Destruction massive – géopolitique de la faim » (Seuil, octobre 2011) par Jacqueline Kraepiel
Destruction massive, en effet !
– Selon la FAO, l’agriculture mondiale pourrait nourrir 12 milliards d’êtres humains (nous sommes aujourd’hui 7 milliards …)
– – or, 1 personne sur 7 au monde est gravement et en permanence sous-alimentée ; 37000 personnes meurent chaque jour des conséquences de la sous-alimentation et de la malnutrition, dont un enfant de moins de 10 ans toutes les 5 secondes.
« un enfant qui meurt de faim est un enfant assassiné » J.Ziegler.
Situation inacceptable qui serait résolue si on mobilisait pendant 15 ans 80 millions de dollars par an = un impôt annuel de 2% sur le patrimoine des 1210 milliardaires existant en 2010 !!!
La crise de 2008 a aggravé la situation :
– régression de 82% du flux des capitaux privés vers le sud et chute du versement des Etats au titre de la coopération et de l’aide humanitaire.
– 8 900 milliards de dollars versés aux banques = 75 ans d’aide au développement.
La misère des pays pauvres est étroitement liée aux choix financiers, économiques et politiques des pays développés.
Quelques mécanismes en jeu et des alternatives possibles :
1) au Niger, par exemple, on mesure les effets des programmes d’ajustement structurel imposés par le FMI à cause de la dette extérieure de ce pays très pauvre :
? règle d’or du FMI : le principe de la concurrence libre et non faussée
? exemples :
– ruine des éleveurs à cause de l’ouverture du marché des produits vétérinaires aux sociétés multinationales ;
– retour des périodes de famine à cause de la dissolution, imposée par le FMI, des stocks de réserves détenues par l’Etat.
? Résultats : = misère
= déchéance sociale
= migrations des populations sans ressources vers les bidon-villes des grandes villes.
# QUE FAIRE ?
Nous devons obtenir l’effacement de la dette d’un pays à chaque fois que son remboursement l’empêche de mener des politiques sociales vitales.
On constate que ce pays, 2ème producteur d’uranium au monde, ne profite guère de cette richesse, car elle est accaparée par la société Areva, qui ne paie que de bien faibles rede-vances et maintient son pouvoir par la corruption des dirigeants locaux.
# QUE FAIRE ?
Nous devons combattre l’appropriation des richesses par les puissances étrangères, et la corruption qui en découle.
2° En conséquence de la crise financière de 2008, un problème majeur affecte tous les pays pauvres : les fonds spéculatifs et les grandes banques se sont orientés vers les mar-chés des matières premières et ont spéculé sur les produits agricoles :
? les prix ont explosé • maïs + 93%
• riz passé de 105 à 1010 dollars
• blé x 2
? résultats : • profits astronomiques pour les spéculateurs
• des centaines de millions de gens tués dans les bidonvilles
• le PAM ne peut plus jouer son rôle , il ne peut plus acheter suffisamment de nourriture pour l’aide d’urgence
# QUE FAIRE ?
Nous devons faire respecter le droit à l’alimentation qui figure dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (article 25) et obtenir l’interdiction de la spéculation boursière sur les aliments de base.
2) autre problème majeur : la confiscation des terres par les multinationales pour la culture du maïs, de la canne à sucre ou du palmier à huile destinés à la production d’agro-carburants à destination des pays riches.
Pour 50 l.d’éthanol • destruction de 358 kg de maïs = nourriture d’un enfant pendant 1 an.
• utilisation de 200.000 litres d’eau
• augmentation du dioxyde carbone dans l’atmosphère : contribution au réchauffement climatique.
Résultats :
La destruction des cultures vivrières, l’exploitation des ouvriers agricoles aboutissant au rétablissement d’une situation économique et sociale catastrophique, proche de l’esclavage dans les pays concernés.
# QUE FAIRE ?
« Détourner des terres vivrières et brûler de la nourriture doit être déclaré un crime contre l’humanité. » Nous devons en obtenir l’interdiction.
Soutenir le mouvement paysan « Via Campésina » qui lutte pour la reconnaissance du droit des paysans à la terre.
« Espérance », c’est le titre du dernier chapitre
– espérance née des insurrections paysannes (Indonésie, Philippines, Mongolie, Sénégal, Brésil…)
– espérance venue de la société civile occidentale (ATTAC, Greenpeace, mouve-ments des femmes, etc)
« il n’y a pas d’impuissance en démocratie »
« en Europe, nous avons toutes les armes (élections, mobilisation populaire, grève générale) pour briser cet ordre cannibale du monde. L’insurrection des consciences est proche » J.Ziegler.
Bien des problèmes aussi en Europe occidentale : l’agro-industrie et la grande distribu-tion imposent leur loi, malgré les dégâts écologiques, sociaux et humains qui en décou-lent.
Mais là aussi, espérance venue
– du développement d’une agriculture soucieuse de la protection de la nature et de la santé
– de la prise de conscience de nombreux consommateurs.
« L’inhumanité infligée à un autre détruit l’humanité en moi » E.Kant
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