Pour parler de Joseph Ratzinger – Benoit XVI, on pourrait se contenter de lire sa biographie officielle éditée par la Vatican. Si on voulait en savoir plus, on pourrait lire l’immense article de wikipedia ou l’article de Michel Fédou, prix Ratzinger 2022 ou la chronique du Monde lors du décès de Benoit XVI.
Mais avec l’expérience de Jean Paul II, Benoit XVI sancto ? Piano, piano. Evoquons quelques ombres et lumières de Joseph Ratzinger – Benoit XVI, passant du théologien progressiste au pape conservateur.
Joseph Ratzinger est connu comme théologien progressiste, conseiller du cardinal Joseph Frings, au concile Vatican II, comme étant sur la même longueur d’onde que son ami Hans Küng. Voici un résumé de leurs carrières respectives
En 1966 Hans Küng, en tant que doyen de la faculté de théologie de Tübingen, embaucha Joseph Ratzinger. Il y resta jusqu’en 1969, où il alla à Ratisbonne.
En 1970, il cosigna avec 8 autres théologiens dont Walter Kasper, Karl Lehmann et Karl Rahner un document s’adressant aux évêques allemands, demandant une discussion sur le célibat des prêtres
En 1971 il publia un livre « Le nouveau peuple de Dieu », dont voici un extrait
Il était cofondateur de la revue progressiste Concilium, entre autres avec le père Congar, Hans Küng et Edouard Schillebeeckx
Début des années 1970 Ratzinger freina des 4 fers et de progressiste, il devint conservateur, au point de se renier lui-même. Sa hantise était le relativisme. Dans sa biographie écrite en 2014, il fit modifier un texte écrit en 1972. Voici l’original de 1972 et le rectificatif de 2014
En 1977 il devint cardinal puis, pendant 23 ans Préfet de la Congrégation pour la doctrine de la Foi. Il s’opposa à la théologie de la Libération, prétendue d’inspiration marxiste. Il condamna ou réduit au silence 99 théologiens
En 2000 il écrivit Dominus Jesus, affirmant que toute la vérité subsiste dans l’Eglise catholique et que les Eglises protestantes ne sont même pas des Eglises. Voici des réactions suite à la publication de Dominus Jesus Certains vont jusqu’à affirmer qu’il s’agit d’un échec de toute une époque
En 2005, il devint pape. Voici cinq coups d’éclats de son pontificat. Il eut des relations tendues avec les autres confessions ou religions. Il n’a pas compris la place de l’excès de pouvoir dans la crise des violences sexuelles
Il se retira en 2013 et mourut en 2022. Son enterrement fut un moment de ralliement du monde conservateur. Pour les catholiques identitaires, la page Benoit XVI n’est toujours pas tournée.
Après la mort de Benoit XVI, François entre dans une nouvelle ère de son pontificat
Mais il serait grand temps de réfléchir à toute la concentration de pouvoirs de la papauté
En tant que chef spirituel il a un pouvoir d’ordre sacré, un pouvoir de juridiction et un pouvoir de magistère. En tant que chef d’Etat il a un pouvoir absolu, exécutif, législatif et judiciaire, sans aucun contre-pouvoir.
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