Écrit par Les Réseaux du Parvis |
Lundi, 28 Décembre 2009 14:32 |
SORTIR DU CAPITALISME, EST-CE CREDIBLE ?
Certainement, et d’autant plus que le capitalisme est un avatar tout à fait extraordinaire et très court dans l’histoire de l’humanité. Les rapports économiques et sociaux ont été organisés pendant dix millions d’années selon d’autres principes. Il faut être singulièrement servile en termes intellectuels pour écouter des gens qui nous disent que quelque chose qui est apparu dans des conditions historiques bien particulières et des rapports de force bien particulières est destiné à représenter désormais toute l’histoire de l’humanité jusqu’à la fin des temps !
Dire qu’on va s’arrêter sur ce moment de l’histoire et qu’on va rester dans un système où l’on admet qu’un seul des acteurs dans la production des richesses, parce qu’il a de l’argent, a le pouvoir sur tous, est une absurdité totale, une extravagance totale. La grande victoire culturelle des défenseurs de ce système est d’avoir réussi à mettre dans nos têtes l’idée que c’était le système naturel depuis toujours, que c’était comme ça, que c’était normal et qu’on ne pouvait pas faire autrement. Vous prenez une simple loi parlementaire, démocratique, qui fera l’unanimité de la quasi-totalité des citoyens, où vous dites que désormais, dans les sociétés privées, il y aura un quart d’entrepreneurs (l’entrepreneur est différent du capitaliste qui, lui, est l’actionnaire), un quart de gens qui apportent des capitaux, un quart de salariés et un quart de collectivités publiques et territoriales, politiques, qui apportent tout le reste. Tous ces gens doivent travailler ensemble, et ils à égalité de pouvoir. Dire qu’ils sont à égalité de pouvoir de direction signifie que la gestion et la direction de l’entreprise doivent être conçues de façon à faire l’intérêt commun : celui des travailleurs, de la gestion efficace de l’entreprise en harmonie avec les collectivités dans lesquelles elle s’inscrit. Le capitalisme est fini. Celui qui a le capital a juste le droit, comme les autres, que ses intérêts soient entendus et compris, d’avoir une rémunération comme les autres. Une seule loi, sans révolution ! Vous pensez que ce n’est pas crédible ? Pendant les » Trente Glorieuses « , est-ce que le marché empêchait la planification ? Mais on était alors dans une économie où les capitalistes n’avaient aucun pouvoir dans les entreprises ; les actionnaires étaient rémunérés à un taux moindre que celui de la caisse d’épargne. L’économie était socialisée par la protection sociale, par la réglementation des salaires, par la réglementation des taux d’intérêt, des loyers… Ce n’est pas une économie de marché et ce n’était pas une économie capitaliste.
On a donc déjà été dans autre chose que des économies capitalistes et des économies de marché ; on a été dans des économies humaines, contrôlées par la démocratie.
JACQUES GENEREUX.
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