Un évènement majeur par Jacques Gaillot
La société française a franchi un seuil avec l’adoption de la loi du mariage homosexuel. C’est un événement qui fait date dans l’histoire de notre pays et une avancée démocratique considérable, comme le fut l’abolition de la peine de mort au siècle dernier.
La reconnaissance du mariage entre personnes de même sexe et de leur droit, en adoptant, de fonder une famille, s’imposera peu à peu en France, comme ailleurs.
On s’apercevra alors que ce mariage tant décrié ne fait perdre aucun droit aux autres, qu’il n’est en aucune manière une menace pour les familles dites « normales », ni une régression pour la société et encore moins la fin de la civilisation.
Il est vrai que les affrontements ont été vifs, et que les opposants n’ont pas baissé la garde. Le harcèlement des élus se poursuivra jusqu’au bout.
Mais on n’arrête pas la marée qui monte. La reconnaissance du couple homosexuel s’inscrit dans le puissant mouvement de modernité qui, au fil des ans, fait valoir les droits imprescriptibles de l’individu et de son autonomie. L’individu est au centre. D’où l’importance accordée aux relations entre les individus.
Voilà qui relativise le modèle familial dominant et les références à un ordre naturel ou divin.
Le droit a fini par rejoindre l’évolution des mœurs : l’amour entre deux personnes de même sexe est un droit humain fondamental. Le principe d’égalité a joué.
Quant à l’adoption, le nouveau droit ouvre certainement un chemin qui a de l’avenir. Car l’adoption est un choix libre, fait par amour.
On sort du tout biologique.
Faut-il rappeler que depuis l’homme de Nazareth, la religion chrétienne est fondée sur l’adoption et que les chrétiens sont tous des enfants d’adoption ?
On ne devient père ou mère que le jour où on dit à son enfant : je te choisis par amour. Nous sommes en pleine modernité.
Les évolutions en cours sont une invitation à favoriser la famille relationnelle, avec la loi d’amour qui est essentielle. C’est l’amour qui favorise l’épanouissement de chacun, en particulier de l’enfant.
Nous sommes tous concernés. Notre responsabilité n’est-elle pas d’éveiller des libertés ? Des libertés pour aimer ?
Jacques Gaillot
Evêque de Partenia
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