Nous sommes plus enclins à revendiquer notre droit à mourir dans la dignité, qu’à celui de vieillir dans la dignité. Mais la parution du livre « Les Fossoyeurs » sur la maltraitance dans certains Ehpad, remet au premier plan l’étape de la vieillesse.
Les révélations de cet ouvrage nous bousculent, nous révoltent, nous anéantissent.
Aujourd’hui, la vieillesse devient un cauchemar planifié, par une course au profit qui l’emporte sur toute autre considération.
Un être humain n’est pas réduit à ce qu’il produit ou à ce qu’il consomme. La dignité d’une personne n’est pas à vendre ou à louer. Elle ne doit jamais être perdue. Ces maltraitances attestent qu’on n’a pas su reconnaître la dignité de nos aînés, ni comprendre que ces personnes du grand âge avaient autant besoin de respect que de soins.
Si l’humain avait été placé au cœur de ces maisons de retraite, tout le monde serait gagnant.
Vieillir, n’est-ce pas tout perdre, au gré du temps ? La solitude est la grande épreuve. La tendresse, si nécessaire, semble disparue. Les personnes âgées ont un grand besoin de relations humaines chaleureuses où elles se sentent accueillies, écoutées, aimées. Nul ne survit au manque d’amour. N’en réchappe que la personne qui est aimée.
Il n’y a pas de vie perdue quand on aime. Une vie animée par l’amour est source de fécondité. C’est ainsi qu’on peut grandir en humanité. Se donner aux autres, n’est-ce pas le secret de ne pas mourir ?
Nous avons à bâtir une société où personne ne sera laissé de côté. Une société où les anciens auront leur place et seront honorés.
« Les personnes âgées sont comme les racines d’un arbre : si elles sont exclues de la société, l’arbre meurt » pape François
Jacques Gaillot
Evêque de Partenia
Paris 4 février 2022
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